Archives de catégorie : Assises santé travail

JO de Paris, alerte au plomb, 23 juillet 2024

Alerte ! A l’ouverture des JO de Paris, les toits de Paris sont transformés en une piste de danse gravement contaminée à la poussière de plomb

Communiqué de presse 23 juillet 2024

Non contents de banaliser l’usage du plomb chaque fois que c’est possible, ce gouvernement – démissionnaire mais toujours aux affaires – a prévu, en lien avec la Ville et le CIO, d’organiser pour la cérémonie d’ouverture des JO un spectacle de danse sur les toits de Paris. Des danseurs évolueront sur des surfaces gravement contaminés au plomb, en raison du plomb provenant de l’érosion des toits et de la poussière accumulée au fil des ans. Il s’agit aussi des récentes recontaminations par l’incendie de Notre-Dame puis des travaux de déblaiement et reconstruction, ayant remis en suspension, depuis 5 ans, les résidus de l’incendie ( https://www.asso-henri-pezerat.org/notre-dame-5- ans-apres-du-plomb-partout/ ) . Sur les toits de Paris les niveaux de contamination sont très élevés.

Nous tenons à alerter les travailleuses et les travailleurs, danseurs et danseuses, qui vont ainsi être gravement mis en danger, ceci en infraction aux règles de droit du travail. Rappelons que le plomb est neurotoxique, reprotoxique et cancérogène.

Nous appelons à l’exercice du droit de retrait d’une situation de danger grave et imminent, non seulement les danseurs et danseuses, mais tous les travailleurs et travailleuses concerné·s par cette activité : les intervenant·s ayant à préparer cette étrange « piste de danse », les électricien·nes chargé·es de la mise en place des conditions d’éclairage et de son, mais aussi celles et ceux qui auront ensuite à effectuer le lavage et nettoyage des vêtements contaminés des danseurs et des danseuses : étoffes, chaussons de danse et autres costumes… Comme le souligne la publication syndicale CGT Nettoyage en lutte du 10 juin 2024, « les Jeux Olympiques seront une vitrine de Paris et de la France », mais une vitrine bien sale et dangereuse pour celles et ceux qui ont à y travailler, au premier rang desquels les ouvrières et ouvriers du nettoyage (voir le site www.cgtparis.fr ).

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Adresse aux organisations politiques composant le Front Populaire, 14 juin 2024

Le 14 juin 2024
Aux organisations politiques composant le Front Populaire


Contribution aux débats


Les 13 et 14 mars 2024, les Assises de la santé et la sécurité des travailleurs et travailleuses ont réuni à Paris 500 syndicalistes de la CGT, de la FSU et de Solidaires, ainsi que des associations de victimes et des chercheurs.es.
Nous, militant∙es de la santé, de la sécurité et des conditions de travail, tenons à insister sur la centralité du travail dans notre société. Le scandale des accidents mortels au travail est enfin sorti de l’invisibilité, et nous avons manifesté le 25 avril 2024 à l’occasion de la journée mondiale sur la santé et la sécurité des travailleur.ses, mais aucune politique publique d’envergure n’a été engagée pour renverser la tendance. Au-delà des morts au travail, c’est l’ensemble du monde du travail, femmes et hommes, public et privé, précaires, qui sont confrontées à des situations de travail de plus en plus contraignantes et parfois dégradantes.
Nous sommes collectivement porteuses et porteurs d’une autre conception du travail, non pas comme une munition dans la guerre économique capitaliste, mais comme l’acte de prendre soin : prendre soin des victimes, prendre soin des travailleuses et travailleurs, prendre soin de l’environnement, prendre soin du travail lui-même et de son organisation. Il ne s’agit pas seulement de s’opposer aux conséquences mortifères de la conception capitaliste du travail, mais de lui opposer notre conception, celle qui est portée par les salarié∙es et agent∙es de la fonction publique au quotidien dans leur travail, celle du travail
bien fait, du soin de soi-même et des autres. Il nous faut reprendre la main sur le travail, son organisation et ses conditions !
Trop longtemps ignorée, la question du travail doit être portée au cœur du débat public. Le vote d’extrême-droite se nourrit des effets délétères du management autoritaire, d’une division du travail qui réserve les pires conditions aux femmes, aux précaires, aux immigré·es, du détricotage des droits au travail, à la retraite et à l’assurance-chômage.
Aujourd’hui où se débattent les bases d’une prochaine législature, nous voulons mettre en avant plusieurs mesures, issues de nos travaux, qui nous semblent répondre à cette urgence.

  • Rétablir dans les entreprises et services, dans le public et le privé, une instance élue dédiée aux questions de santé et sécurité au travail, sur un périmètre restreint, dotée de pouvoirs étendus y compris aux dimensions environnementales, une forme de CHSCT amélioré, en lien avec le droit pour les salarié∙es et agent∙es de se réunir une demi-journée mensuelle rémunérée sur le temps de travail pour discuter de l’organisation et des conditions de travail hors de la présence de la hiérarchie ;
  • Indemniser intégralement et justement les préjudices subis par les victimes d’accident et de maladie d’origine professionnelle, en lien avec la création de nouveaux tableaux de maladies professionnelles notamment en matière d’atteinte psychique et de poly-exposition à des produits dangereux ;
  • Mettre en œuvre une politique pénale du travail aussi sévère que pour la délinquance routière, débouchant sur des poursuites systématiques en cas de manquement des employeurs publics et privés aux règles de prévention des risques professionnels ;
  • Rendre effective l’évaluation sexuée des risques professionnels prévue par le code du travail et rendre obligatoires les enquêtes AT/MP en cas de violences sexuelles et sexistes, y compris en cas de suspicion ;
  • Interdire le licenciement pour inaptitude des salarié·es accidenté·es du travail ou victimes d’une maladie professionnelle, seule solution pour imposer un reclassement effectif, interne ou externe à l’entreprise, tout en annulant les réformes régressives de la retraite qui aggravent cette usure au travail.

La société de solidarité que nous voulons construire doit s’appuyer sur ces nouveaux droits.
Vous trouverez ci-joint [en ligne ici] la plateforme revendicative complète adoptée lors de nos assises de
mars 2024.


L’équipe d’animation des Assises de la santé des travailleurs et travailleuses.
Pour tout contact : mobilisation28avril@gmail.com

Santé au travail dans la fonction publique : retour « par la porte ou par la fenêtre »

Tribune de Jennifer Bellay, Christine Eisenbeis, Gwenaëlle Fabre, Lorena Klein, Christelle Rabier, représentantes des personnels en Formation spécialisée Santé-Sécurité-Conditions de travail et actrices des Assises Santé-Travail

Garants des droits des usagers, les agent∙es vivent dans leur chair les conflits les attaques contre les services publics : sont visées l’éducation nationale, l’hôpital, l’université, les impôts, la justice, l’action sociale, sur tout le territoire, de Rouen à Mayotte. On peut désormais parler d’un épuisement professionnel collectif que les administrations doivent reconnaître et réparer.

Les Assises de la santé et sécurité des travailleurs et travailleuses des 13 et 14 mars 2024 ont réuni 500 participants et participantes, rassemblées autour de préoccupations partagées, souvent invisibles dans nos organisations syndicales. À l’instar des « intersyndicales femmes », un réseau de réflexion et d’entraide autour des syndicats CGT-FSU-Solidaires, associations, équipes de recherche, médecine du travail, inspection du travail, avocat∙es, etc. est appelé à devenir un collectif de soutien militant, juridique et technique aux nombreuses luttes en cours.

Lire la suite : https://blogs.mediapart.fr/academia/blog/020524/sante-au-travail-dans-la-fonction-publique-retour-par-la-porte-ou-par-la-fenetre

Tribune aussi publiée sur le site d’Academia : https://academia.hypotheses.org/56151

Santé au travail : la convergence des luttes sur le terrain, mensuel du Snesup-FSU, mai 2024

par Christine Eisenbeis, SNCS-FSU et Gwenaëlle Fabre, Snesup-FSU, mensuel du Snesup, numéro 724, mai 2024

La première édition des Assises de la santé et la sécurité des travailleurs·ses,qui s’est tenue les 13 et 14 mars, autour de la problématique des accidents mortels au travail, a permis de débattre plus largement de questions sociales,féministes et environnementales.

Santé et sécurité des travailleurs et travailleuses, une mobilisation qui s’étend, tribune, Humanité, 25 avril 2024

Jeudi 25 avril, des rassemblements auront lieu dans plusieurs villes de France pour en finir avec les morts, les blessés, les malades du travail en lien avec la journée internationale pour la santé et la sécurité des travailleurs et travailleuses du 28 avril. Célébrée à l’échelle mondiale depuis 1996 à l’initiative du mouvement syndical, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a décidé de s’y associer en 2003. L’adjonction du droit à la santé et la sécurité au travail aux droits fondamentaux des travailleurs et travailleuses, en 2022, a confirmé cet engagement.

Lire la suite : https://www.humanite.fr/en-debat/accidents-du-travail/sante-et-securite-des-travailleurs-et-travailleuses-une-mobilisation-qui-setend

« On veut se mobiliser à chaque accident grave et mortel », L’anticapitaliste, 7 avril 2024

Entretien. Les assises de la santé et la sécurité des travailleurEs ont eu lieu les 13 et 14 mars derniers, à Paris. Gérald Le Corre, membre du comité d’organisation de ces assises pour la CGT et Alice Pelletier, militante CGT, présente à l’occasion de ces deux journées, partagent avec nous leurs regards respectifs.

Lire la suite sur le site de L’anticapitaliste

Notre-Dame : cinq ans après l’incendie, du plomb partout au mépris des règles de la santé publique, rassemblement sur le parvis de Notre Dame lundi 15 avril 2024 à 18h00

Il y a cinq ans… Notre-Dame était en flamme. Le nuage qui s’en échappait emportait, sur l’Ile de la Cité et bien au-delà, les milliards de particules des 400 tonnes de plomb qui recouvraient la toiture et la flèche.
Il y a cinq ans… Le Collectif Plomb Notre Dame demandait d’urgence l’application des règles de prévention : le confinement de l’édifice et sa décontamination immédiate, l’information et le suivi des personnes concernées parce que vivant ou travaillant dans son périmètre. En réponse à ces demandes, rien n’a été fait.
Il y a cinq ans … La décision présidentielle était : « quoiqu’il en coûte », reconstruire Notre-Dame avant les jeux olympiques 2024 et le faire… avec du plomb! A la pollution liée à l’incendie s’ajoute donc maintenant celle du relargage des poussières de plomb issues de la nouvelle toiture et de la flèche.
Qui en paie le coût humain ? Des travailleurs et riverains, adultes et enfants, contaminés aujourd’hui et dans le futur, mais invisibles faute de suivi médical adapté.
Ayant obtenu de haute lutte des documents accablants sur la pollution persistante sur et autour du chantier de reconstruction de Notre-Dame, en juin 2022, nous avons porté plainte avec constitution de parties civiles pour mise en danger de la vie d’autrui. Une juge d’instruction a été désignée. Mais aucun procès ne s’est ouvert. Les lenteurs de la justice servent bien les responsables de ce scandale sanitaire et écologique !
Venez nombreux exprimer votre indignation devant un tel mépris de la santé et de la vie
Contacts :
Benoît Martin, UD-CGT : 06 07 99 46 38
Annie Thébaud-Mony, Association Henri Pézerat : 06 76 41 83 46
Mathé Toullier, Association des Familles Victimes du Saturnisme : 06 62 78 59 75