CGT Loir-et-cher – Andeva – communiqué de presse – Travail de malade, malade du travail
Clermont-Ferrand, CGT US Construction-Bois-Ameublement 63, rassemblement
Feuille de route et déclaration adoptées
Assises de la santé et la sécurité des travailleuses et travailleuses
25 et 26 mars 2025
Nous étions plus de 500 participant⋅es aux Assises de cette années, plus de 600 inscrit⋅es. Voici les deux textes que nous avons adoptés lors de ces Assises.
A diffuser sans modération !
Santé et sécurité des travailleurs et travailleuses :
feuille de route adoptée aux Assises
25 et 26 mars 2025
Ces Assises sont les deuxièmes du genre. Elles font suite à plusieurs rendez-vous annuels organisés à l’occasion du 28 avril, journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail.
Le premier rendez-vous est donc le 28 avril prochain. Cette date doit donner un signal public de l’engagement le plus large pour la santé et la sécurité des travailleurs⋅ses. Nous n’avons pas pour vocation à nous substituer aux organisations syndicales ou associatives, notre réseau doit favoriser la mise en mouvement collectif dans les différentes localités. Ce 28 avril est ainsi une occasion pour que dans le maximum de lieux, d’entreprises, de villes, existent des rassemblements, ou même simplement un tract, pour rappeler l’importance de cet enjeu.
Notre réseau doit aussi être un support pour des initiatives à plus long terme. Au Pays basque, un protocole intersyndical prévoit des rassemblements systématiques lors d’un accident grave ou mortel. A minima, chaque accident grave ou mortel doit faire l’objet d’un tract, d’un rassemblement, d’une colère exprimée. Il n’y a pas de fatalité. Il faut quitter les faits divers pour que cela devienne un fait de société.
A Paris existe une permanence Santé et sécurité au travail, qui accueille ici même, deux fois par mois, des salarié⋅es ou des équipes syndicales. Ce modèle, que nous avaient présenté les animateurs⋅trices l’année dernière (voir ici), peut être reproduit ou adapté dans le maximum d’endroits. Il serait utile de constituer des équipes locales en réseau avec des associations locales, des avocats, des médecins du travail, sans oublier d’être en contact permanent avec l’inspection du travail.
Les mobilisations pour la santé et la sécurité au travail reposent sur des individus, souvent isolés, de différentes entreprises, services, syndicats, villes. Nous avons proposé de mettre en lien ces personnes dans les localités.
Enfin, nos Assises sont un lieu d’enrichissement des pratiques dans ce domaine. Nous avions adopté en 2024 une plateforme revendicative, qui reste une référence. Nos débats de cette année nous permettent d’insister sur plusieurs points.
Nous portons, à travers ces mobilisations, le projet d’un syndicalisme renouvelé, émancipateur, féministe, basé sur la mobilisation des travailleurs et travailleuses et des citoyen⋅es, sachant s’ouvrir aux associations. Nous savons que seul le rapport de force permettra de gagner sur ces enjeux de santé et sécurité au travail et dans toute la société.
Les travailleuses et les travailleurs ont besoin de se tenir debout face aux appréhensions du moment. La progression de l’extrême droite, la situation internationale, les inégalités persistantes et systémiques, la destruction de l’environnement, de la terre, de la nature et des vivants, le changement climatique – et son déni par certains – marquent cette période.
La concertation sur les retraites, qui selon nous aurait dû déboucher sur l’abrogation de la réforme de 2023, se déroule dans un cadre insatisfaisant et donne lieu à une offensive de régression sociale de la part du patronat et du gouvernement. Cette concertation ayant échoué, pour nous, l’objectif de l’abrogation demeure. Il est tout à fait possible d’augmenter les cotisations sociales afin de financer l’ensemble de la sécurité sociale. Nous faisons le lien entre l’enjeu des retraites et la pénibilité du travail qui entraine des inaptitudes et de l’invalidité frappant tant de salarié⋅es en fin de carrière.
Les luttes locales et sectorielles, notamment pour les salaires et pour l’emploi, sont nombreuses. Le 8 mars et le 20 mars ont donné lieu à des mobilisations importantes. Ces luttes intègrent l’exigence du droit à la santé, à la sécurité et à la dignité pour les travailleuses et les travailleurs.
En vue du 28 avril, journée internationale de mobilisation pour la sécurité et la santé des travaileur⋅ses, et dans le cadre des Assises des 25 et 26 mars, nous faisons les constats suivants :
Les politiques de prévention doivent intégrer les problèmes d’organisation du travail. Les enquêtes doivent reposer sur la meilleure des expertises, celle des travailleur⋅ses plongé⋅es dans les situations réelles du travail, sur les représentant.es du personnel et sur les intervenant⋅es sollicité⋅es par les CSE, CSA et CST. Nos organisations revendiquent le rétablissement des CHSCT, en y adjoignant une mission environnementale, pour mener à bien l’action syndicale dans les entreprises et dans les administrations. Il est nécessaire de défendre les institutions représentatives du personnel, de les améliorer et, au-delà, de penser une véritable citoyenneté au travail, une profonde transformation sociale et démocratique du travail.
Que l’on soit du privé ou du public, il s’agit d’augmenter notre capacité à nous défendre, à améliorer les conditions de travail et à élaborer des contre-projets émancipateurs. Nos organisations appellent à une séquence de mobilisation interprofessionnelle la plus unitaire et la plus ample dans le cadre de la journée du 28 avril afin de pousser le rapport de force en faveur des travailleur⋅ses.